Boing boing boing… Je suis un magicien qu’on a transformé en une boule qui rebondit, et je dois rendre ses couleurs au monde étrange dans lequel j’habite. Et si je suis tout vert, c’est parce que la fumée qui sort des cigarettes de mes concepteurs me donne la nausée.
Donc, au commencement, il n’y a rien sauf la boule verte qui rebondit de manière très agaçante, dans un morne décor de planète déserte. Enfin, pas si déserte que ça : différents ennemis ne vont pas tarder à vous agacer, à commencer par des espèces d’assemblages d’atomes inertes qui ont la bonne idée de laisser derrière eux des bonus lorsqu’on les détruit.
Ces bonus, matérialisés par de jolies bulles jaunes, s’activent en faisant rapidement aller les commandes de son pad de droite à gauche. Il faut savoir que rien dans le jeu ne permet de le deviner. C’est grâce à un texte consacré à la version CPC du jeu que j’ai compris cette astuce. Que le webmestre de ce site soit donc chaudement remercié ici, car cette information s’est révélée hautement utile pour la suite des événements. Le premier bonus permet en effet, et c’est plus qu’essentiel, de stabiliser votre boule. Chut, pas de jeux de mots grivois, je vous prie.
Une fois stabilisé, votre magicien boulesque sera nettement moins énervant à manœuvrer. Deuxième bonus : l’arrivée à vos côtés d’un petit module qui vous suivra comme un fidèle compagnon sans les quatre pattes habituelles, vous permettra de tuer les ennemis sans vous frotter à eux de trop près et, surtout, de ramasser les gouttes de couleur qui tombent lorsque vous tirez sur les billes de peinture qui comptent parmi vos agresseurs. Oui, je sais : à peu près tout est rond, boule, cercle ou bille dans ce monde.
Trois couleurs (le bleu, le rouge et le vert) et autant de mélanges à réaliser pour remplir la vasque en bas de votre écran jusqu’à ce que la quantité de peinture désirée par le niveau soit obtenue. Le tout au sein des différents niveaux, au nombre de huit, qui offrent chacun un petit panel de décors à la fois désolés mais troublants, avec de jolis éléments absurdes et une bien étrange végétation.
Étrange est d’ailleurs le mot quand il s’agit de parler de Wizzball. Son atmosphère – dans tous les sens du terme – ne saurait laisser indifférent, même avec un portage aussi faiblard du point de vue graphique que celui réalisé pour Thomson. Et comme le jeu se déroule dans l’espace, on s’offusque peu de la pauvreté des bruitages (une absence totale aurait presque été préférable, d’ailleurs) ou du vide intersidéral que constitue son arrière-plan.
Les ennemis, quant à eux, ne manqueront pas de vous faire sursauter avec leurs trajectoires certes répétitives mais tout de même bien vicieuses. Les ennemis inertes du début n’étaient qu’un leurre : les Hula-Hoop rouges vif ou les vaisseaux spatiaux clignotants vous donneront du fil à retordre et vous donneront envie d’envoyer valdinguer votre manette contre les murs plus d’une fois. D’autant que les projectiles lancés par votre personnage ont un comportement quelque peu erratique.
Le but du jeu ? Je mentirai si je vous disais que j’en suis certain, mais je suppose qu’il faut remplir les vasques de peinture jusqu’à ce que chaque niveau soit de nouveau coloré, ce qui correspond pour ce portage à une variation subtile du spectre monochrome. Pour cela, vous vous promènerez de niveaux en niveaux en passant par des tuyaux ou des cratères, en quête des billes de peinture demandées. Sachant que, naturellement, ce sont les plus désirées qui seront les plus dures à trouver. Ce qui est très agaçant quand il ne vous manque plus qu’une toute petite goutte pour finir le niveau.
À noter que tous les niveaux ne réclament pas la même couleur, ce qui incite à la prudence. Vous faufiler dans un tuyau alors que votre pot de peinture rouge est au maximum et que vous êtes à la recherche de billes de peinture bleue, c’est prendre le risque d’arriver dans un niveau qui ne demande pour sa part que du rouge. Le résultat ? Vous « finissez » le niveau indésirable et votre réserve de peinture revient à zéro. Il convient donc de stratégiser, et d’éviter de trop se promener un peu partout, ou tous vos efforts peuvent être réduits à néant en moins d’une seconde…
Ainsi que vous l’aurez compris, je n’ai pas fini Wizzball. Sinon, je serai en mesure de vous dire ce qu’il faut faire exactement, mais ce n’est pas le cas. Wizzball a du charme, il se laisse bien jouer, mais il est également terriblement répétitif et devient vite barbant. Ses décors hallucinaires – pour « hallucinés » et « lunaires », et désolé j’ai déposé un copyright – comptent parmi ses grands points forts, de même que son propos et son gameplay original. Mais le tout n’est pas assez sexy pour donner envie d’aller jusqu’au bout, même en usant violemment de la fonction sauvegarde de son émulateur.
Pour autant, on garde le souvenir d’un jeu d’arcade singulier, personnel et poétique, qui se démarque nettement de ses contemporains. La balle qui fait wizz ne fait pas pschitt et gardera une place à part dans ma mémoire d’adolescent, quelles que soient les réticences de l’adulte aigri et bassement rationnel que je suis devenu. Sans perdre de vue qu’un essai sur une autre plate-forme (C64 ou Atari) s’imposera un jour.
A propos de WIZBALL, quelqu’un a refait l’image de chargement en se basant de celle du C64:
[img]http://pulko.mandy.pagesperso-orange.fr/shinra/pic/SHR_MO5_wizball.png[/img]
(ensemble du sujet: http://www.logicielsmoto.com/phpBB/viewtopic.php?p=4008#p4008)
Merci pour l’info et le lien, c’est en effet bien plus joli comme cela. Même si je ne déteste pas l’écran de chargement original ! 🙂
Jamais essaye encore sur Thomson, j’avais abandonne sur CPC il y a 25 ans faute de notice. Bon du coup, va falloir réessayer un de ces soirs. Pour info, un remake a été fait sur PC.
retrospec.sgn.net/game/wizball
Merci pour ces souvenirs colores
Salut Flo, tu l’avais celui-ci ? Je ne m’en souviens plus, il n’a pas du trop me marquer…
Salut Fabien, ma foi oui je l’avais, sans en garder des souvenirs très précis mais je suis sûr qu’il comptait dans ma ludothèque. 😉
pas grand chose à ajouter. Le jeu est formidable dans son concept, très innovant pour l’époque avec un je ne sais quoi de psychédékique qui me faisait penser à Fantasy Zone (sur Master System). La version Thomson, comme souvent, se débat avec la technique et propose un résultat en… demi-teinte. Je connaissais et kiffais surtout la version CPC mais les meubles sont tout de même sauvés avec cette conversion.
Merci pour ce blog formidable.
J’aime beaucoup votre style humble et espiègle.
Une puissante passion qui s’en dégage.
Vous me donnez une envie folle de découvrir le TO8.
Concernant Wizball, je vous conseille d’essayer le portage PC / Mac de Retrospec
http://retrospec.sgn.net/game/wizball
Merci pour la gentillesse de vos encouragements. Ainsi que pour le conseil, je m’y tenterai à l’occasion ! Pour avoir essayé la version Amstrad CPC de Wizzball récemment, j’ai pu me rendre compte qu’elle est certes plus belle, mais finalement moins maniable que sur Thomson. Un autre point de comparaison sera donc précieux.