Space Tunnel

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Il y a des jeux qui commencent bien, il y a des jeux qui finissent mal, mais rien n’est plus agaçant qu’un jeu qui commence mal et ne se finit pas.

 

Amusante coïncidence qui fait que, bien malgré moi, j’étais peut-être dans l’air du temps : alors que je commençais à mûrir le projet de dédier un blog à mes souvenirs de thomsonaute, voilà que le site GameBox consacrait un article à cette machine dans sa rubrique « Mais comment ils ont fait cela ? »

 
« Un jeu sympa sur Thomson ? Comment font-ils ? » se demande l’auteur, un tout petit peu cruel sur les bords quand même. Toujours est-il qu’au sein de ce billet fort intéressant est mentionné l’éditeur SoftBook et le jeu Space Tunnel, ni plus ni moins décrit comme une « merveille ». Et là, je m’interroge.

 

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D’accord, j’en conviens, c’est pas R-Type…

 

Pourquoi m’interroge-je ? Parce que je sors tout juste de Space Tunnel, auquel je n’avais pas joué depuis environ vingt-cinq ans, et que je n’ai simplement pas compris. Je sais que j’avais ce jeu étant gamin mais c’est bien là le seul souvenir qui m’en reste. Avais-je réussi à progresser dedans ? Étais-je parvenu à passer ne serait-ce qu’un niveau ? Une chose est certaine : je n’y suis pas arrivé cette fois-ci.

 
Mais commençons par le commencement : Space Tunnel est un shoot-em-up. Ce n’est pas une surprise, personne n’attendait un jeu d’enquête policière avec un titre pareil. Il a été développé par l’éditeur Softbook en 1987, qui signa également le très bon Stone Zone avec lequel Space Tunnel partage d’ailleurs quelques éléments graphiques et sonores. Une vague idée de scénario ? Non : le jeu vous lance aux commandes d’un petit vaisseau jaune, en avant la galère, et il a bien raison.

 
D’un point de vue graphique, Space Tunnel est plutôt joli mais « caverneux », évoluant sur un jeu de palettes plutôt sombre qui porte bien son ambiance. Les ennemis pour leur part sont variés et assez amusants. Entre les fusées qui se jettent sur vous sans prévenir, les soucoupes volantes qui tournent en rond et des espèces de poissons de l’espace particulièrement véloces, le joueur a le choix pour voir son vaisseau se déliter sous ses yeux impuissants…

 

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Le fuel à gauche, les vies en haut, les bombes à droite, et un N dont j’ignore totalement ce qu’il signifie…

 

Et cela arrivera souvent. Il faut bien comprendre que Space Tunnel s’apparente plus à un die-and-retry qu’à un shoot-em-up au sens véritable du terme. L’animation du vaisseau est extrêmement statique, le scrolling terriblement saccadé, et tout cela rend toute tentative d’improvisation plus ou moins vouée à l’échec. On a donc tout intérêt à mémoriser l’emplacement des ennemis et leur comportement, et à bien anticiper les passages vicieux où deux diodes s’amusent à créer un champ magnétique évidemment mortel.

 
Au passage, on notera que la médiocrité des animations choque forcément l’oeil au début. On s’habitue assez vite car le cerveau humain a une capacité d’adaptation remarquable, ce qui fait les affaires de TF1 ou de Skyrock, mais on ne perd tout de même pas de vue que le Thomson était capable de faire tourner des animations bien plus fluides que cela. Des programmes comme Le 5ème Axe ou Alienator peuvent en témoigner.

 

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Comment ça, les vaisseaux ennemis sont ridicules ?

 

Bref, pour le moment rien de bien sorcier, me direz-vous. Cela ressemble à des tas de jeux de la même époque. J’en conviens. Hélas, Space Tunnel est bugué. Ou alors, c’est moi qui suis fou. Mais une chose est certaine : quelque chose ne tourne pas rond. Au bout d’une petite minute de jeu à peine, votre vaisseau s’engage dans un tunnel dont il ne sortira jamais. Sans aucune raison logique, il explosera alors qu’aucun ennemi n’est sur son chemin.

 
J’ai essayé des dizaines de fois mais rien à faire : même avec un niveau de fuel tout à fait convenable – car il faut naturellement surveiller son niveau de fuel, vous pensez bien – et une voie totalement dégagée, votre course est stoppée nette par une incompréhensible explosion, comme si un mur invisible vous barrait la route. Inutile de vous dire que la frustration est légèrement au rendez-vous.

 

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La fatalité m’a tuer.

 

D’abord parce qu’il n’y a rien de plus agaçant que de mourir dans un jeu sans comprendre pourquoi, et de s’acharner jusqu’à devoir renoncer faute de compétences suffisantes en terme de programmation logicielle. Ensuite parce que c’est encore plus agaçant de se lancer dans un jeu afin de lui consacrer un article sur un site, et de devoir le conclure sur un piteux : « bon ben les aminches, j’ai essayé mais ça ne marche pas ! »

 
Pourtant Space Tunnel restait prometteur malgré le caractère haché de ses animations, et j’aurais évidemment voulu savoir ce que me réservait la sortie de ce fameux tunnel qui, ironiquement, justifie au final le titre du jeu. Si quelqu’un a déjà réussi à le passer ou a découvert LA chose que je ne vois ou ne comprend pas, j’espère qu’il me fera signe. Mais quelque chose me dit que les espoirs sont minces…

 

One comment

  1. Mr. Villaine dit :

    Tu sais mon garçon, on mourra tous un jour :’-(

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