Bon, on ne va pas se mentir, oui il est mort. Bel et bien mort. Et pourtant…
C’est en 1989 que Thomson annonça, suite aux échecs commerciaux répétés de ses modèles, qu’il se retirait de l’aventure informatique. Une annonce qui laissa un goût amer à tous ceux qui possédaient alors un ordinateur Thomson, ce qui était mon cas du haut de mes treize ans. Un Thomson TO8D, autrement dit un TO8 nanti de son lecteur de disquette intégré. Une machine improbable pour les générations d’aujourd’hui, et peut-être déjà à son époque, quand on compare les jeux qui sortaient sur ce support à ceux disponibles, en bien plus grand nombre, sur le Commodore 64 ou l’Amstrad CPC, si populaire au sein des familles françaises.
Pourquoi mes parents, lorsque j’ai émis le désir de posséder un ordinateur, ont-ils opté pour le TO8D ? Je ne sais pas exactement. J’imagine qu’ils souhaitaient que j’aie accès aussi, voire surtout, à des logiciels éducatifs, avant de me lancer dans le dépeçage méthodique d’aliens ou la quête acharnée de quelques pin-ups pixelisées. Et, nationalisation oblige, le Thomson était l’ordinateur qui équipait toutes les classes informatiques de France et de Navarre. Si vous avez, comme moi, aux alentours de la quarantaine, vous avez forcément découvert l’informatique avec la « tortue », ce petit programme qui consistait à dessiner quelque chose en faisant bouger un curseur sur l’écran.
Bien entendu, il existait des logiciels éducatifs sur tous les modèles d’ordinateur, mais cela mes parents ne le savaient pas. Peut-être sont-ils également tombés sur un vendeur malicieux qui cherchait à liquider ses stocks, car le Thomson n’était pas du genre à se vendre comme des petits pains. Je ne sais pas. Mais je suis devenu, aux environs de mes dix ans, l’heureux possesseur d’un Thomson TO8D, et si ce statut ne m’a pas nécessairement aidé à améliorer ma vie sociale, il ne m’en a pas moins apporté des heures de bonheur et de fascination.
C’est de cela dont j’ai l’intention de parler dans ce blog. De mes souvenirs liés à cette machine, des jeux que j’ai joués dessus, mais que les chose soient claires : je ne m’interdirai certainement pas d’évoquer d’autres souvenirs, d’autres jeux et d’autres machines, y compris parmi les plus récents. Car je suis toujours un joueur dans l’âme, sinon un gamer comme disent les vieux cons aujourd’hui. Mais que cela soit sur PC, sur Megadrive, Playstation, GameCube ou Wii U, je suis et resterai jusqu’à la fin de mes jours un thomsonaute, nostalgique explorateur à la madeleine facile !
Si je ne m’abuse, la « tortue » s’appelait Logo… et c’était une initiation à la factorisation de code pour les futurs développeurs.
C’est plus que très probablement exact. Mais pour l’enfant que j’étais, ça consistait surtout à faire bouger un triangle pour dessiner des choses !
Si mes souvenirs sont bons, ça s’appelait « la tortue LOGO » 😉
Oui, j’avais retenu surtout la « tortue »… Il faut dire que dans mon souvenir ce n’était pas un modèle de rapidité, elle portait donc plutôt bien son nom… !
Non le TO8D n’est pas mort. J’en ai un qui marche juste à coté de moi et un autre que j’essaye de ressusciter (mais n’est pas Lazare qui veut 😉 ).
Bon pour les blogs Thomson en revanche, c’est plus difficile (la communauté est toute petite). Je souhaite bonne route à celui-ci, et j’en profite pour signaler http://www.logicielsmoto.com dont le forum mériterait d’être plus fréquenté.
Ah, j’ouobliais: si vous voulez des vraies démos oldskool pour thomson, n’hesitez pas à aller sur le site de démo-maker Thomson auquel j’appartiens (http://www.pulsdemos.com).
a+
sam.
Merci pour ces liens. En effet, LogicielsMoto est très agréable, notamment sa section « témoignages », et j’avais sottement oublié de le mentionner. Une erreur qui sera probablement réparée tout prochainement ! 🙂
Et oui… Tilt annonça la mort de l’informatique Thomson dans les pages de son n°64 (mars 1989) http://download.abandonware.org/magazines/Tilt/tilt_numero064/TILT%20-%20n064%20-%20mars%201989%20-%20page032%20et%20033.jpg
.. mais était-ce vraiment la fin ? Et bien non ! IT’S ALIVE !
Oui, car une développement maison (homebrew) existe pour ces machines, même s’il est modeste par rapport à d’autres supports 8bits. La Secte Noire a par exemple été adaptée dans une version magnifique cette année, avec un packaging à l’ancienne.
Pour la secte noire, ca se passe ici: http://www.6502man.com/RetroCoding/SecteNoire/SecteNoire.php
Oui, il est vivant ! D’ailleurs, Jean-Pierre Papin a annoncé publiquement que GTA6 sortira en primeur sur TO8D ! Tous à vos crayons optiques !
On se croirait sur un site de passionnés de premières éditions en serbo-croate.
Pour ma part, le mois dernier, j’ai fait revivre mon TO8 tout court (avec lecteur de disquette externe donc) en remplaçant le lecteur par un Hxc, et j’ai enfin pu accéder à toute la logithèque Thomson : même si les émulateurs de DCMoto sont au top, quelle joie de goûter à ça avec la machine originale 🙂
Décidément, plus cela va, plus je me dis que j’ai enterré trop vite le TO8 ! Mais le titre a au moins le mérite de faire réagir les passionnés, et dès lors je n’en suis pas peu fier. Merci pour ce témoignage. 🙂
Ah, je viens de tomber sur ton article. Moi aussi j’ai eu le TO8D+ (il y avait un plus à la fin). Avec des joystick qui ne fonctionnait plus très rapidement… Ceux avec un bouton jaune. A force d’être tordus de tout les côtés. Je me souviens encore de certains jeux : Bivouac, Blue War, Stone Zone, etc… Mais aussi beaucoup de jeux auxquels je comprenais rien. Aucun manuel. Drôle de souvenirs…
Merci pour ton commentaire qui m’intrigue : je n’ai jamais vu de + à la suite de TO8D ! Un modèle spécial ?
Bonjour,
Je viens de tomber par hasard sur votre site, au grès de mes ballades web sur les sites de rétro-informatique. C’est très bien fait. Félicitations pour vos efforts.
Je suis aussi un geek X qui remet en route ses vieilles machines (MSX2-Amiga) et j’ai aussi touché le MO5 à l’école. J’ai une sympathie naturelle pour les Thomson même si je ne suis pas (encore ?) rentré dans la communauté.
Au delà de la nostalgie, l’usage de ces ordinateurs – même pour le simple plaisir de les restaurer et leur faire éviter l’injuste mise à mort au rebut – écologiquement non responsable d’ailleurs – est source d’apprentissage et de réflexion à une époque où le numérique a évolué dans des directions incroyables et parfois, pas du tout dans le bon sens. Elles coûtent très cher à plus d’un titre nos technologies numériques. On voit du délire de fonctionnalités non maîtrisées à grande échelle.
Continuez ! Votre travail de vulgarisation contribue à la réflexion et à la prise de recul tout en faisant des lectures très sympas au fil des articles.
Cylicano
Bonjour Cylicano, merci pour votre message et votre soutien ! Au plaisir de vous voir partager également votre travail de restauration, n’hésitez pas à venir nous tenir au courant. 🙂