Les Dieux de la Glisse

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Bravo Franky !

 

Quand te reverrai-je, pays merveilleux ? En bon voisin des Alpes que je suis, je me devais de parler d’un jeu consacré aux sports de glisse, quand bien même j’ai horreur du sport. Et de la glisse.

 

Si comme moi vous aimez lire la presse jeu vidéo papier, vous avez peut-être vu passer dans le dernier numéro de l’excellent JV un dossier plutôt sympathoche sur les jeux de glisse, leur apogée et leur déclin. Personnellement, je l’ai lu alité à cause de la grippe – car cette année, il faut croire qu’absolument tout le monde a eu la grippe. Et cela m’a rappelé tout naturellement Les Dieux de la glisse, édité par Infogrames et siglé « Savoie 92 », sans doute parce qu’Albertville ça faisait trop long sur l’écran d’accueil.

 
Les Dieux de la glisse fait suite aux Dieux du stade ainsi qu’aux Dieux de la mer, s’inscrivant donc dans une série de jeux sportifs proposés par Infogrames depuis des temps immémoriaux. Il y avait même dans le tas une simulation d’haltérophilie, c’est vous dire l’éclectisme. En l’occurrence, si mes souvenirs sont bons, j’avais ce jeu dans une compilation qui regroupait également Bivouac, jeu d’alpinisme et petite merveille sur laquelle je reviendrai sans doute un jour.

 
Bref, pour le moment c’est encore l’hiver et Schumacher est – dit-on – sorti du coma, donc attardons-nous sur Les Dieux de la glisse. Première constatation : après un écran-titre plutôt rentre-dedans, le menu de présentation est d’une sobriété déconcertante. Mais il n’est franchement pas instinctif. Rien de dramatique évidemment, mais c’est toujours intéressant à signaler et ça permet de manger un paragraphe.

 

Le menu tient un peu de l'usine à gaz.

Le menu tient un peu de l’usine à gaz.

 

Le jeu propose trois épreuves, ni plus ni moins. Et je sais que l’on est sur une machine ancestrale et vénérable, mais j’ai peine à croire qu’il était impossible de développer une ou deux disciplines supplémentaires, en particulier pour un jeu se revendiquant des Jeux Olympiques. Bref, ici le joueur aura le choix entre le saut à ski, le saut acrobatique, et le patinage de vitesse. Pas de bobsleigh ? Non désolé, la mode Rasta Rocket n’était pas encore passée par là.

 
Le but du saut à ski est enfantin : votre skieur s’élance d’un tremplin gigantesque et doit ensuite effectuer son saut et se réceptionner tout en bas de la pente sans s’emmêler les jambes dans tous les sens et finir noyé sous la neige. À noter qu’en cas de plantage, personne ne s’embarrassera à appeler une ambulance, mais vos quatre juges vous mettront un zéro pointé sans se départir de leur sourire sadique.

 
Pas facile, cette épreuve. J’ai mis du temps, et j’ai eu de la chance, avant de parvenir à atterrir sur mes deux skis sans me rouler en boule, et une fois sur deux je foire tout bonnement mon arrivée dans les airs sans comprendre ce que j’ai vraiment fait de mal durant ma prise d’élan. Du coup, voir mon personnage fièrement debout à la fin m’a empli d’une grande fierté et d’un profond soulagement. Je pouvais enfin arrêter de prendre des gamelles et passer à l’épreuve suivante.

 

Vers l'infini et au glagla !

Vers l’infini et au glagla !

 

Le saut acrobatique nous remet sur un tremplin, nettement plus petit évidemment, ainsi que dans les airs. Ici, le but est de faire n’importe quoi pendant qu’on vole tout en prenant soin de retomber sur ses deux jambes à l’arrivée, et d’attendre les notes des juges qui décident si ce que l’on vient de faire était joli ou non.

 

Contrairement à ce que mon ton sarcastique pourrait laisser penser, cette épreuve est de loin la plus fun des trois. On prend vraiment plaisir à essayer toutes les combinaisons de figures et à voir lesquelles s’enchaînent le mieux avec les autres. On regrettera juste le peu de combinaisons disponibles, et finalement le côté très rapide de cette épreuve. Au mieux peut-on placer deux figures différentes pendant un même saut, pour obtenir au final des notes très similaires.

 

Sans les mains.

Sans les mains.

 

La dernière épreuve tranche un peu avec les deux autres puisqu’elle vous propose de laisser tomber vos skis pour chausser vos patins à glace et vous tenter à une course. L’occasion, en l’occurrence, de jouer contre un autre adversaire humain ou, par défaut, contre un personnage géré par la machine et portant pour pseudonyme « le tatou ». Rappelons que le tatou était l’emblème d’Infogrames, d’où ce choix. Et tant pis si ça fait un peu surnom de mafia corse ou marseillaise…

 
Le changement est aussi radical dans les graphismes : alors que les deux épreuves précédentes offrent de beaux paysages enneigés, celle du patinage de vitesse vous présente votre personnage en taille respectable, avec la piste de glace pour tout décor. Du coup, cette partie du jeu insiste beaucoup sur la qualité des animations : les mouvements des participants sont en effet remarquables, mais leur gestion fastidieuse. On a bien du mal à imprimer un rythme à la course de son patineur, qui a besoin parfois d’un tout petit coup de croix directionnelle juste pour trois orteils mal positionnés…

 

Nom de code : mais putain avaaaaance !

Nom de code : mais putain avaaaaance !

 

Trois épreuves, toutes les trois très courtes, le tour est vite fait. Les Dieux de la glisse n’est certainement pas un jeu devant lequel on va passer des heures : au mieux quelques minutes devant chacune des étapes pour essayer de comprendre comment cela marche et obtenir le meilleur score possible. Même en choisissant de jouer les trois épreuves les unes après les autres, une sorte de mode « championnat », on n’excède pas la dizaine de minutes de jeu. Et c’est dommage.

 
C’est dommage parce qu’avec un tout petit peu plus d’épreuves, ou un peu plus d’options appliquées à chacune, Les Dieux de la glisse aurait pu être un titre nettement plus ludique. D’un point de vue graphique, il est tout bonnement magnifique, proposant des paysages de montagne très réussis et porteurs d’une très belle ambiance. Les tableaux se regardent avec plaisir et l’on aurait aimé que le joueur puisse se sentir plus investi dedans.

 
Bref, un très beau jeu, comme c’est souvent le cas avec les réalisations Infogrames sur Thomson, mais aussi une brièveté des épreuves et un caractère mystérieux de certaines des commandes qui n’invitent pas le lecteur à passer beaucoup de temps devant ce petit logiciel pourtant plein d’agréables promesses. Ne boudons pas totalement notre plaisir non plus : rien que pour son ambiance, Les Dieux de la glisse vaut nettement le coup d’oeil !

 

Double retourné foiré avec nez dans la neige. Bref : un simulateur de gamelle.

Double retourné foiré avec nez dans la neige. Bref : un simulateur de gamelle.

2 comments

  1. Stan dit :

    Je n’ai pas connu ce jeu. Sur Mo5, on n’avait eu droit qu’au Dieux du Stade, qui m’ont permis de massacrer mes 2 manettes, pourtant très solides… Le jeu proposait au moins 5 épreuves. Du coup, je suis étonné que Les Dieux de la Glisse n’en propose que 3, d’autant que ce titre rappelle un peu Winter Games (sur CPC, par exemple) et que s’en inspiré aurait été assez facile.
    Le jeu est beau, là aussi, il ressemble un peu à Winter Games et je suis curieux de voir l’animation « détaillée » dont tu parles. Tu n’as pas abordé le son. Qu’en est-il?
    On peut apparemment choisir entre épreuves uniques et succession d’épreuves, dans ce dernier cas, les notes obtenues sanctionnent-t-elles le passage à l’épreuve suivante?

    • Le Thomsonaute dit :

      Salut Stan ! C’est vrai que j’ai fait le choix de ne pas parler du son, celui-ci se résumant à une musique lourde avant chaque épreuve qui, sans être forcément mauvaise, n’a rien non plus d’extraordinaire. À part cela le jeu est muet. Concernant la succession d’épreuves, le joueur obtient un score à la fin de chacune d’entre-elles (mais c’est aussi le cas pour une épreuve choisie en individuel) et à la fin une sorte de moyenne est réalisée. Sachant qu’évidemment, cela n’a d’intérêt qu’en jouant à plusieurs, puisque le joueur solo sera forcément premier, quand bien même il joue aussi mal que moi !

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